Véritable arlésienne de ces dernières années, l’arbitrage vidéo est en passe de faire son entrée dans les championnats européens. Il est actuellement en phase de test dans différentes compétitions et pourrait être utilisé en compétition officielle dans deux ou trois ans.
Alors que Michel Platini ne voulait pas en entendre parler, son éviction de l’UEFA a sans doute accéléré les choses au niveau mondial. Son remplaçant, Giani Infantino semble être pour l’introduction de la technologie. Il a même jugé prometteurs les tests effectués lors du match amical Italie-France à Bari.
Arbitrage video, c’est pour quand ?
Cette année, certaines fédérations se sont portées volontaires pour tester l’arbitrage vidéo en « hors ligne », c’est-à-dire sans que l’arbitre principal n’ait accès à la technologie. C’est donc juste pour se familiariser avec les outils que ces tests sont mis en place.
Ces derniers se déroulent en Hyundai A-League (Australie), Bundesliga (Allemagne), certains championnats brésiliens, MLS (États-Unis), certaines compétitions se trouvant sous l’égide de la KNVB (Pays-Bas) et les coupes nationales du Portugal.
Le premier test grandeur nature se fera lors de la Coupe du monde des clubs au Japon en décembre 2016. Ensuite, l’arbitrage vidéo sera progressivement introduit dans certains matchs amicaux. Pour l’élargissement aux ligues nationales, il faut tabler sur 2019 au minimum.
Le football va devenir un spectacle comme un autre
Tous les supporters qui ont vu leur équipe flouée par les erreurs d’arbitrage ont instinctivement invoqué la nécessité de l’arbitrage vidéo. Mais, si l’on voit les avantages d’un tel procédé, personne ne s’est donné la peine de réfléchir aux conséquences, aux côtés néfastes de l’introduction de la technologie.
La vidéo permettra de surdramatiser des actions et relèguera fatalement l’arbitre à un rôle de pion, de chef de gare obsolète. Le football perdra un de ses charmes, celui d’être un sport fait par des hommes, pour des hommes, sous l’égide d’un seul homme, l’arbitre. En grossissant le trait, le football deviendra un spectacle fait par des humains et contrôlé par des machines.
Mais qui seront les grands bénéficiaires de l’arbitrage vidéo ? Les télés, sans aucun doute. L’introduction de cette technologie sera payée par la FIFA. Les chaînes, qui y ont déjà accès par le biais des nombreuses caméras disposés tout autour du terrain, pourront se délester des dispositifs techniques. Ainsi, elles économiseront de l’argent, tout bénéficiant des bandes vidéo. Provenant des prestataires payés par la FIFA. Ingénieux, non ?