Depuis son introduction en 2015 dans le foot français, la Goal Line Technology a connu de graves dysfonctionnements. Tellement graves d’ailleurs, que la Ligue de Football Professionnel a décidé d’annuler son contrat avec la société qui gérait ce dispositif, Goal Control.
Depuis les révélations sulfureuses d’une ex-employée, Goal Control se retrouve au cœur de l’un des plus gros scandales liés à l’introduction de la technologie dans le football. Ceci n’est pas d’ailleurs sans rappeler les problèmes qu’a connus la Jupiler League belge avec l’arbitrage vidéo il y a quelques mois.
Les résultats de plusieurs matchs comme Amiens/Paris ou Rennes/Caen cette saison ont été totalement faussés à cause de buts fictifs accordés par l’arbitre. Ceux qui ont parié sur ces rencontres doivent s’en mordre les doigts.
Rassurez-vous tout de même, car la GLT a été suspendue. C’est le meilleur moment pour s’inscrire chez un opérateur comme ParionsSport et commencer à placer vos mises. En plus, le site de paris sportifs de la FDJ offre 100€ de bonus (voir le détail de l’offre) à tous les joueurs qui ouvrent un compte. Vous pourrez ainsi pronostiquer en toute confiance sans que votre équipe favorite ne se fasse voler par un technicien vidéo !
La GLT, qu’est ce que c’est ?
C’est un dispositif informatique qui permet de savoir si le ballon a franchi la ligne de but ou non. La GLT est utilisée depuis 2015 en Ligue 1 et en Coupe de la Ligue.
Le système, qui fonctionne via 14 caméras, est normalement automatique. Dès que le ballon franchit la ligne de but, la montre de l’arbitre sonne. Ensuite, une animation en 3D à l’attention des téléspectateurs est générée automatiquement. Les opérateurs, eux, ne sont là que pour s’assurer que tout fonctionne.
En pratique toutefois, la GLT est loin d’être opérationnelle. Les opérateurs doivent envoyer les signaux manuellement à la montre de l’arbitre. Il est même possible pour les techniciens de modifier les animations 3D et notamment la position du ballon par rapport à la ligne de but.
Suzana Castaignede, celle qui a lancé l’alerte
Cette ancienne technicienne recrutée 2015 par Goal Control est à l’origine du scandale. Dans un entretien qu’elle a donné au journal l’Équipe, elle accuse la société d’escroquerie.
Selon elle, le système n’est pas fiable. Comme elle l’indique lors d’une interview, il est rempli de bugs : « Le problème avec ce système c’est que même s’il était stable une heure avant le match et bien il arrivait que tout plante pendant le match ».
Pire : « Il suffit qu’il y ait un peu de brouillard, que la luminosité soit trop faible ou trop intense, ou qu’il y ait simplement beaucoup de joueurs au même endroit pour que ça puisse planter ».
Lorsque le système ne fonctionne pas, les décisions sont prises de manières individuelles. Le signal doit être envoyé à l’arbitre très rapidement. Le cas échéant, il saura qu’il y a un couac. Mais dans la précipitation, les erreurs sont fréquentes.
Retrouvez ici une interview radio de Suzana Castaignede sur RMC qui contient l’intégralité de ses révélations.
Tentative de corruption et pressions diverses
Avant de se tourner vers les médias, Suzana Castaignede a tenté de réagir par les voies habituelles. Pour être parfaitement objectif, il faut mentionner que la GLT a très bien fonctionné la première année. C’est à partir de la deuxième que les « couacs » se sont faits plus fréquents.
L’employée de Goal Control a alors tenté d’alerter sa direction pour obtenir des explications quant aux bugs nouvellement apparus. Devant le silence de son employeur, elle a tenté de saisir la LFP et la FIFA. Si la Ligue de Football Professionnel a souhaité avoir une entrevue avec elle, elle lui a opposé une fin de non-recevoir par la suite.
Son employeur a tenté de lui faire fermer les yeux contre une certaine somme d’argent. Magnanime, elle a refusé et s’est donc tournée vers les médias. Avant la parution de l’interview, elle a subi un certain nombre de pressions.
Pourquoi la LFP a-t-elle choisi Goal Control ?
Pour attribuer le marché, la Ligue de Football Professionnel avait le choix entre deux entreprises. La première était Hawk-Eye, qui est en charge de la GLT en Premier League, Série A et Bundesliga. Le deuxième acteur était Goal Control, une société allemande inconnue au plus haut niveau, mais qui avait obtenu l’assentiment de la FIFA.
La Ligue a choisi Goal Control. Pourquoi ? Premièrement le prix. Frédéric Thiriez, qui était président de la LFP à ce moment, évoquait une facture de 2 millions d’euros par an, ce qui était relativement peu par rapport à ce que facturait Hawk-Eye. Deuxièmement, il avait peur de donner à Hawk-Eye le monopole du foot européen.
Les arguments de Frédéric Thiriez sont à prendre avec des pincettes, mais ils posent plusieurs questions : n’y a-t-il pas eu collusion ou corruption dans l’attribution du marché à une société qui n’avait pas encore fait ses preuves au plus haut niveau ? Pourquoi les bugs ne sont-ils apparus que la deuxième année, et non la première ?
Une seule solution : la résiliation du contrat
Au vu du nombre très élevé de dysfonctionnements, la Ligue de Football Professionnelle a suspendu l’utilisation de la GLT à la fin du mois de novembre. Elle a donné quelques semaines à Goal Control pour faire des propositions afin de redresser la barre.
Le 15 janvier 2018, le Conseil d’Administration de la LFP a décidé de convoquer Goal Control pour le 18 janvier afin de trouver une solution. À la suite de la réunion, la Ligue a résilié le contrat qui la liait à la société allemande.
La GLT a un parfum d’escroquerie : un système bancal, peu fiable et ouvert aux manipulations diverses, le tout pour 2 millions d’euros par an. Sans compter les trucages, volontaires ou non, qui ont totalement faussé certains matchs. De quoi donner du grain à moudre aux adversaires de l’introduction de la vidéo.