L'arbitre de football Stéphanie Frappart

Portrait de Stéphanie Frappart : la 1ère femme à arbitrer un match de football professionnel en France

Le monde de l’arbitrage international s’ouvre peu à peu aux femmes. Au rugby, l’Espagnole Alhambra Nieves a gagné le titre de meilleur arbitre en 2016. Au foot, c’est la Française Stéphanie Frappart qui crève l’écran en ce moment. Elle a notamment officié lors de la finale du Mondial féminin 2019, mais surtout la Super Coupe de l’UEFA masculine entre Liverpool et Chelsea.

Désormais habituée aux rencontres à enjeu, Stéphanie Frappart arbitrera sans aucun doute un match de haut niveau qui sera ouvert aux pronos sur ParionsSport. Prenez le train de l’histoire en marche et n’hésitez pas à engager une mise dessus. En plus, s’il est perdant, le site de la FDJ vous rembourse jusqu’à 100€ en cash. Ainsi, même si elle accorde un penalty litigieux et que vous perdez votre pari, vous récupérerez votre mise (plus d’explications ici).

À l’instar de Corinne Diacre, Stéphanie Frappart est habituée aux premières et aux records. Voici un rapide aperçu du parcours hors-norme de la première femme à avoir arbitré un match de football professionnel en France.

Découverte de la vocation d’arbitre

Stéphanie Frappart a débuté le foot au début des années 90, à l’AS Herblay en région parisienne. À partir de 13 ans, elle décide de se tourner vers l’arbitrage. Les raisons sont assez simples : à cette époque, le foot féminin n’était pas aussi développé qu’aujourd’hui et les opportunités de faire carrière étaient très maigres. L’arbitrage, selon elle, offrait de meilleures perspectives.

En 2002, elle arbitre en DHR. Elle y découvre les joies du foot amateur : les insultes et les remarques déplacées, tout ce qu’endurent ses collègues masculins, l’aspect misogyne en plus. À la suite de ses études, elle réussit avec brio les tests pour devenir arbitre de haut niveau. Sa carrière est lancée.

Stéphanie Frappart lors de la Supercoupe de l'UEFA 2019
(Source : www.thenational.ae)

Ses premiers pas dans le monde professionnel

Comme beaucoup de joueurs au milieu desquels elle évolue, Stéphanie Frappart fait ses armes dans l’antichambre du football professionnel. De 2011 à 2014, elle arbitre en National. Elle fait ensuite ses premiers pas en Ligue 2, lors d’un certain Niort-Brest le 8 août 2014 et devient ainsi la première femme à arbitrer un match de deuxième division.

Dès le premier match, elle s’impose comme l’une des meilleures arbitres de la division. Ferme, mais diplomate, elle se coule avec une facilité déconcertante dans un univers pourtant impitoyable.

Pierre Bouby, qui évoluait à l’AJ Auxerre puis à Orléans à cette époque-là, est unanime : « c’est l’un des meilleurs arbitres que j’ai côtoyés, si ce n’est le meilleur. Elle connaît son job. Elle a très vite fait l’unanimité. Je n’ai jamais entendu des gens remettre en cause ses compétences ou sa présence sur les terrains ».

Preuve que Stéphanie Frappart est une excellente arbitre : en plus de 5 ans d’exercice, elle ne s’est retrouvée au cœur d’aucune polémique. Et c’est quand on ne parle pas de l’arbitre que l’on peut être sûr qu’il fait du bon travail.

Lors de sa première année en L2, elle gagne le titre de meilleur arbitre féminin aux Trophées UNFP du football.

Voici un petit reportage tourné le jour de son premier match de Ligue 2 :

Une ascension vertigineuse en 2019

En parallèle de sa carrière en L2, Stéphanie Frappart devient arbitre internationale. Elle officie lors de la Coupe du Monde féminine 2015, notamment lors du huitième de finale entre les États-Unis et la Colombie.

Elle est ensuite sélectionnée pour arbitrer le tournoi féminin des JO, ainsi que l’Euro 2017 et la Coupe du Monde des moins de 20 ans 2018, toujours chez les femmes.

Le 28 avril 2019, sa carrière prend un nouveau tournant : elle est désignée pour arbitrer la rencontre de Ligue 1 Amiens-Strasbourg. Stéphanie Frappart sera à jamais la première femme à officier en tant qu’arbitre principale dans l’élite. Jusqu’à présent, seule Nelly Viennot avait réussi à se hisser en première division. Elle avait été arbitre assistante dans les années 90.

La saison suivante, le comité exécutif de la FFF la nomme officiellement arbitre principale de Ligue 1. À la fin de la saison, on la retrouve au sifflet de la finale du Mondial féminin entre les États-Unis et les Pays-Bas.

Sa progression ne s’arrête pas là puisqu’à l’été 2019, elle arbitre la Supercoupe de l’UEFA à Istanbul entre Liverpool et Chelsea. Ce match est jusqu’à présent le sommet de sa carrière.

Stéphanie Frappart : la victoire du travail

Il serait faux de croire que Stéphanie Frappart ait été bénéficiaire d’un système de quotas, ou même de la volonté des instances de trouver une tête de gondole à l’arbitrage féminin.

Si elle est habituée aux premières et au record, c’est avant tout à force de travail. Elle court entre 25 et 35 km par semaine et s’astreint à une discipline de fer. Elle occupe en plus un rôle de bénévole à la Fédération, où elle est en charge de la formation des arbitres féminins.

Stéphanie Frappart a bénéficié d’un certain ascenseur social, mais elle l’a pris au sous-sol, loin des paillettes. Certains mettent en avant ses origines modestes ou le fait que ce soit une femme pour expliquer sa résilience, mais c’est une erreur. Par là où elle est passée, l’origine sociale ne fait aucune différence. Pas plus qu’être un homme ou une femme/

Il faut s’imaginer une personne de 19 ans, mesurant 1,64m, arbitrer bénévolement sous les insultes, un dimanche matin sur un terrain anonyme, pour se rendre compte de sa force de caractère. À ce moment-là, peu importe d’où vous venez ou de quel genre vous êtes, c’est la passion qui parle et qui vous fait tenir. Et force est de constater que cette résilience et cet amour du sifflet l’a mené vers les sommets. C’est sans doute la principale leçon à retenir de son parcours.

Julien Zerilli

Rédacteur sportif depuis 4 ans. J'aime raconter le football sous un angle épico-tactique. Chaque match est une bataille, chaque maillot est un étandard et chaque footballeur est un soldat. Vae Victis.

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